mercredi 18 mars 2015

Un jour ailleurs...

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Bonjour à tous !


Comme vous avez pu le constater, ce blog vivote difficilement depuis plusieurs mois (qui a dit années ? ;-) ). Cette situation a trop duré et je vous annonce donc l’abandon officiel de cet espace (c’est un peu dramatique dis comme cela, non ?).


Toutefois, l’envie de bloguer, de partager et de vraiment prendre le temps de m’occuper d’un petit espace est toujours là et de plus en plus forte ces derniers temps. Alors oui, ce n’est pas la première fois que j’écris ceci et que je promets d’être plus assidue. Je ne sais pas si cette fois sera différente des autres, mais je promets d’essayer !


Le nouvel espace qui va voir le jour et dont j’afficherai le lien prochainement ne sera pas uniquement consacré à la littérature. J’ai envie de plus d’ouverture, de vous parler de tout ce qui m’intéresse : littérature, culture, arts, mode, beauté, voyages… J’ai envie d’un endroit plus personnel, plus en prise avec ma vraie vie qui est, certes, remplie de jolies découvertes livresques mais pas seulement ! Je me réserve le droit de reprendre petit à petit les articles de ce blog « Tempus legendi » pour peut-être vous les faire redécouvrir dans quelque temps.


J’espère que ce que j’ai en tête pourra se concrétiser, j’essaie de vous réserver quelques petites surprises, un peu plus de fraîcheur et de naturel ! J’espère que cela vous plaira…


Je vous souhaite une bonne fin de semaine !

samedi 12 juillet 2014

Jazz #1


Aujourd'hui, je vous propose un petit article sur mes découvertes musicales de ces derniers temps... essentiellement marquées par le jazz. C'est un style que je ne connaissais pas du tout il y a huit mois. Mais en partageant la vie d'un saxophoniste passionné, on s'initie ! Et vous, connaissez-vous ? Aimez-vous ?

Je pensais faire plusieurs petits articles ne présentant que quelques morceaux à chaque fois : il s'agit d'apprécier réellement ces chefs-d'oeuvre et de ne pas se noyer dans les notes. 

Parmi tout ce que j'ai pu écouter, peu de choses m'ont déplu (je pense que mon chéri y va progressivement, cela dit, et me fait venir au jazz en douceur ^^), mais les morceaux que j'aimerais partager avec vous aujourd'hui font partie de ceux qui m'ont réellement marquée et que j'écoute un peu en boucle depuis...


John Coltrane - After the rain - 1963
Fermez les yeux, n'êtes vous pas transportés comme moi dans cette douceur d'après la pluie, dans ces vapeurs sous le soleil timidement revenu ? Magique !



Horace Silver - Song for my father - 1965
Celle-ci, je l'ai découverte le jour de la mort d'Horace Silver, en juin dernier. J'aime beaucoup ces accents de blues et ce rythme ! 


Deux standards, évidemment... que, peut-être, vous connaissiez ? Pour moi, de très belles découvertes !

Ce sera tout pour aujourd'hui ! J'espère que cet article vous a plu et que vous ne vous opposerez pas à ce que je partage avec vous d'autres coups de coeur jazzy par ici ?

lundi 7 juillet 2014

Mes alliances, Elizabeth Gilbert

Vous rappelez-vous mon enthousiasme pour le livre-témoignage d'Elizabeth Gilbert, Mange, prie, aime ? En trouvant Mes alliances chez un bouquiniste de Montmartre, je m'attendais à apprécier ce petit prolongement du voyage mais je me suis surprise, là encore, à ne pas pouvoir le lâcher avant la fin !

Couverture Mes alliances : Histoires d'amour et de mariages

À la fin de Mange Prie Aime, Elizabeth Gilbert s’éprenait de Felipe, citoyen australien natif du Brésil, rencontré en Indonésie. De retour aux États-Unis, le couple se jura fidélité et de ne jamais, jamais convoler en justes noces. Mais le ciel ou plutôt l’Immigration américaine en décida autrement. Elizabeth et Felipe se virent obligés d’envisager d’officialiser leur union sinon ce dernier n’aurait plus jamais le droit de remettre les pieds dans le pays. 

« Condamnée » à se marier, Elizabeth Gilbert résolut de juguler sa peur de l’institution en s’y intéressant de plus près. Pendant près d’un an, et tout en parcourant l’Asie du Sud-Est dans l’attente d’un visa en règle pour son amoureux, elle se consacra tout entière à l’étude de ce sujet. Ce livre s’attache à envisager l’état matrimonial sous tous les angles, dans toutes les cultures, et aborde même les questions qui fâchent : la compatibilité, le désir, la fidélité, les traditions familiales, les attentes sociales, le risque du divorce, les responsabilités afférentes, etc. 

Au bout du compte, ce livre est une ode à l’amour, et à toutes les complications dont le grand amour s’accompagne dans la vraie vie.


L'auteure aborde le thème du mariage avec cette sensibilité, cette délicatesse et cet humour qui m'avaient tant plu dans son premier livre. J'ai retrouvé cette impression très appréciable que Liz s'adresse à nous comme elle parlerait à des amis, chacun pris individuellement.

Je craignais (à cause de la couverture et du sous-titre surtout) qu'avec ce thème, on ne tombe dans une introspection assez gnangnan. Elizabeth Gilbert évite avec brio ce travers. Elle n'est pas non plus académique comme dans un essai (disons... ennuyeux ?) sur l'histoire du mariage à travers les siècles. 

Comme dans Mange, prie, aime, elle parvient à instaurer et à maintenir sur la longueur un subtil équilibre entre anecdotes personnelles et recherches documentées. 

Je pense que son travail d'écriture et de recherches doit être très sérieux et sa réflexion très poussée pour arriver à des ouvrages un peu hybrides comme ceux-ci mais tellement réussis, complets, et finalement légers et agréables à lire ! 

J'ai appris beaucoup de choses sur le mariage et les différentes visions de l'amour dans l'histoire et dans le monde, je me suis interrogée sur mes propres relations amoureuses (on a rarement l'occasion de prendre un peu de recul sur sa propre expérience), mais j'ai surtout pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de Liz que je ne pouvais m'empêcher de considérer comme une amie au cours de ma lecture tant elle semble sympathique et tant ses interrogations semblent proches de celles de toutes les femmes (chacune ayant, bien sûr, des réponses différentes, ce que l'auteure, tolérante, ne nie jamais, d'où la richesse du livre). 

En conclusion, je ne peux que vous conseiller de le lire si vous en avez l'occasion et que le mariage, l'amour ou les relations humaines vous intéressent... vous passerez, sans aucun doute, un bon moment en la compagnie de Liz et de Felipe !

Malgré tout, je pense qu'avoir lu Mange, prie, aime avant ne peut qu'être un avantage pour s'être vraiment attaché à Liz et à son style et réellement apprécier ce prolongement, peut-être encore plus personnel.

♥♥♥♥



vendredi 4 juillet 2014

Nouveau départ... le bon !

Qu'il est difficile de revenir après des mois d'absence ! 

Mais aujourd'hui, et depuis quelques temps déjà, l'envie de mieux m'occuper de ce petit espace est bien présente. Alors je retente à nouveau l'expérience, en espérant que vous serez encore au rendez-vous !

J'ai hâte de vous reparler de mes découvertes, littéraires ou autres... J'ai déjà plusieurs idées d'articles en tête. En réalité, je me rends compte que j'aimerais donner à ce blog une autre identité, peut-être moins tournée sur des chroniques littéraires classiques, plus libre, plus douce, plus cosy... 

Photographs | via Tumblr

En attendant, et pour reprendre doucement, je vous propose un aperçu des mes petites aventures et jolis coups de coeur de ces huit derniers mois :

  • Deux fois deux mois à Paris (en hiver puis au début de l'été) pour des stages en ministères dans le cadre de ma formation d'attachée d'administration, dont deux mois dans un beau studio à Montmartre au pied du Sacré-coeur... Sooo Amélie Poulain... 
  • Une visite de l'exposition sur l'Orient express que j'ai adorée !
  • Un emménagement à la capitale prévu dès cet été et pour plusieurs années... J'ai hâte de trouver un joli petit appartement et d'arranger la décoration à mon goût avec des bougies et des fleurs !
  • Je suis d'autant plus heureuse que je vais vivre là-bas avec mon chéri... et son saxophone 
  • En parlant de saxo, en rencontrant mon chéri, j'ai aussi fait la rencontre du jazz et j'ai déjà eu quelques coups de coeur dont je vous parlerai bientôt...
  • Une découverte de Nancy et redécouverte-éclair de Metz (où j'ai vécu très petite fille)... deux très jolies villes !
  • Un vrai coup de coeur cinématographique : "The grand Budapest hotel" 
  • Un joli restaurant en amoureux à Paris... "Le Petit Commines", vers République : une très bonne adresse et de bons produits !
  • Pas mal de révisions, un stage assez éprouvant mais stimulant... et un rythme de lecture extrêmement ralenti...
  • Je continue ma découverte de David Foenkinos et j'aime toujours autant !
  • Une Coupe du monde enthousiasmante... espérons que ça dure !
  • Beaucoup de shopping (quelques petites prises de risques vestimentaires) et un goût de plus en plus affirmé pour l'histoire de la mode.
  • Et puis, je prépare mes vacances d'été qui vont être riches et vont passer très vite, avec en vrac : Montpellier, les Alpes, de la lecture et du blogging, les Cévennes, un petit neveu pour mon chéri, Besançon, un gala avec ma promotion à bord d'une péniche, Lyon, une recherche d'appartement parisien, de bons moments en famille, un déménagement, des pique-nique et des barbecues, du soleil, la mer et l'amour... j'ai hâte !

jeudi 17 octobre 2013

Parfums, Philippe Claudel




J’ai tellement aimé Le Rapport de Brodeck que je partais avec un a priori très positif pour ce recueil. 

"En dressant l'inventaire des parfums qui nous émeuvent, ce que j'ai fait pour moi, ce que chacun peut faire pour lui-même, on voyage librement dans une vie. Le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. Le temps n'existe plus : car c'est aussi cela la magie des parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l'illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être. 
Alors la tête nous tourne délicieusement."

L’idée est originale et le traitement remarquable grâce au style poétique et recherché de l’auteur. Il nous offre et partage avec nous toute une panoplie de madeleines de Proust. Philippe Claudel a fait le choix de puiser ses souvenirs dans les odeurs les plus variées possibles et imaginables : des plus agréables (fleurs, fruits, cannelle), aux plus repoussantes (chou, douches collectives), en passant par les plus insolites (pull-over, enfant qui dort). Chaque odeur ressuscite un moment aussi fort que l’original avec une petite note nostalgique mais toujours plein de tendresse. J’ai beaucoup apprécié l’ouvrage d’autant plus que chaque rubrique, ou presque, a trouvé une résonance dans mes propres souvenirs. C’est une des forces de cette œuvre : sa capacité à parler à tous malgré l’intimité des anecdotes partagées.

La forme est agréable avec cette succession de nouvelles courtes comme autant de Petits poèmes en prose. Si l’on n’accroche pas à une odeur (ce qui peut arriver, ce qui m’est arrivé), on sait que la suivante nous attend. On peut aussi picorer de-ci de-là. La lecture n’est pas contrainte. Il ne faut pas se presser, ne pas tout lire d’un coup (sinon attention à l’overdose : personnellement, je suis allée trop vite et me suis un peu lassée). Il s’agit plutôt de piocher, de temps en temps, en prenant son temps, une tranche de souvenirs. 

♥♥♥♥

L’odorat est un sens à part, fugace mais, ô combien puissant ! Les souvenirs visuels et auditifs sont très intellectualisés ; alors que ceux liés à l’odorat nous envahissent entièrement sensuellement et émotionnellement, sans effort à fournir mais aussi sans moyen de résister. La meilleure description de ce que je ressens a été donnée par Marcel Proust lui-même. Je vous laisse donc sur cet extrait archi-connu mais toujours aussi juste : 

« Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. »

Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913

Ce dernier passage en couleur est peut-être un de mes extraits littéraires favoris !

jeudi 11 juillet 2013

Deux petits pas sur le sable mouillé, Anne-Dauphine Julliand

Couverture Deux petits pas sur le sable mouillé


C’est un témoignage d’une rare richesse dont je voudrais vous parler aujourd'hui. Mon grand-père me l’a conseillé après avoir entendu son auteur à la télévision (mon grand-père aime beaucoup me conseiller une myriade de livres que lui ne lira jamais, m’enfin, cette fois, je suis bien contente qu’il ait insisté). 

Il est très rare qu’un livre me fasse verser une larme. Pour le coup, j’ai carrément eu les larmes aux yeux du début à la fin ! Et ce témoignage m’a bouleversé sur le long terme. Pendant des jours après la fin de ma lecture, j’y revenais sans cesse et quand j’y repense maintenant j’en suis encore complètement retournée…  


L'histoire commence sur une plage, quand Anne-Dauphine remarque que sa petite fille marche d'un pas un peu hésitant, son pied pointant vers l'extérieur.

Après une série d'examens, les médecins découvrent que Thaïs est atteinte d'une maladie génétique orpheline. Elle vient de fêter ses deux ans et il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Alors l'auteur fait une promesse à sa fille : "Tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les autres petites filles, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d'amour."

Ce livre raconte l'histoire de cette promesse et la beauté de cet amour. Tout ce qu'un couple, une famille, des amis sont capables de mobiliser et de donner.

Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu'on ne peut ajouter de jours à la vie.


C’est une histoire terrible dont nous fait part Anne-Dauphine de son regard de mère. On apprend avec elle, en même temps qu’elle, ce qu’est la leucodystrophie métachromatique et ce qu’elle implique. C’est contre ce type de maladies gravissimes que se bat l’association ELA qui a un grand rôle dans la  vie de Thaïs, qui va permettre à cette famille de partir en vacances malgré la difficulté du quotidien. La solidarité est d’ailleurs une composante importante de ce témoignage. Entre l’association, l’équipe médicale, les amis et la famille élargie, Thaïs a été bien entourée et l’on sent la reconnaissance de sa famille dans ce récit. 

Le plus dur est la dégradation progressive et irrémédiable de l’état de Thaïs. Chaque étape de sa maladie est extrêmement difficile à vivre et à lire. A chaque fois (quand Thaïs perd l’usage de ses jambes, puis de la parole, puis de la vue, etc.), il faut un regain d’énergie et on se demande où Anne-Dauphine et son mari sont allé chercher cette énergie ! 

On peut se dire qu’ils n’ont tout simplement pas eu le choix mais leur attitude est au-delà de la simple résignation. C’est un véritable courage qui est déployé pour conserver de la joie, du bonheur et de l’amour au cœur du pire. On voit bien que l’objectif n’est pas de simuler une vie normale (comment aurait-ce été possible quand deux des enfants sont à l’hôpital dans des services différents, quand n’importe quel geste du quotidien devient compliqué ?) mais bien de faire de cette vie si différente une vie qui vaut la peine d’être vécue. 

On ressent cette force dans la façon de raconter qui n’est jamais pathétique. Malgré la description qui se veut la plus objective possible des événements, et Dieu sait qu’ils sont affreux, on ne tombe à aucun moment dans le pathos.  L’écriture est simple et touchante, authentique, fidèle à la réalité dans tout ce qu’elle a d’horrible mais de beau aussi. 

Le témoignage ne serait pas ce qu’il est sans le récit des anecdotes liées aux enfants en or du couple qui sont tellement mûrs et forts. Gaspard, l’aîné de cinq ans, est particulièrement touchant et a souvent des réflexions surprenantes et intelligentes. Il joue avec ses sœurs comme si de rien n’était malgré la conscience profonde qu’il a de la situation dramatique. Il arrive à garder sa place dans le foyer, sans que sa présence soit occultée par la maladie (c’est là encore une preuve de la sagesse de ces parents et de leurs efforts pour préserver une vie équilibrée). Thaïs, de son côté,  impressionne tout au long de son parcours par son courage. Elle est très émouvante et expressive. Elle parvient à jouer et à donner de l’amour jusque dans les pires moments (la scène où elle joue à cache-cache au plus fort de sa maladie m’a marquée pour toujours). Et Azylis, la petite dernière qui est aussi atteinte par la maladie mais soulagée par une greffe dans les premiers jours de sa vie, apporte un peu de légèreté, un souffle d’air frais.

Ce livre nous change en profondeur. C’est une formidable leçon d’humilité et de courage qui nous apprend ce que « relativiser » veut dire avec délicatesse, pudeur et humanité.

Un témoignage que je n’oublierai pas ! 


♥♥♥♥♥


Aujourd'hui Gaspard et le petit Arthur né après le drame de Thaïs se portent bien et conservent leur joie de vivre. Azylis se bat contre la maladie qui progresse lentement grâce à la greffe dont elle a bénéficié à la naissance. La famille est toujours unie et s’efforce de transmettre et de rester heureuse. Voici une vidéo très émouvante dans laquelle Anne-Dauphine Julliand témoigne et raconte leur vie maintenant. Un deuxième livre est d’ailleurs paru, qui relate des événements plus récents, postérieurs à la mort de la petite Thaïs et qui fait la part plus belle à l’importance de la foi pour la famille.




Quelques citations :

"-Maman, pourquoi tu ne m'as pas dit tout de suite que Ticola [mon hamster] était mort?
-Mais je te l'ai dit, Gaspard, dès que je l'ai appris.
-Non, je veux dire, pourquoi tu as dit qu'il était parti? C'est bizarre. Tu savais qu'il n'était pas parti puisqu'il ne reviendra pas. Et tu l'as dit quand même.
-Oui c'est vrai, mais j'avais peur de te dire qu'il était mort. C'est un mot difficile à prononcer, du moins pour les grandes personnes.
-Eh bien moi, je préfère entendre: "Il est mort." Moi je n'ai pas peur de la mort. Tout le monde va mourir. C'est pas grave la mort. C'est triste, mais pas grave."


"Comment fait-elle pour tout endurer avec le sourire ? Où puise-t-elle cette paix et cette force pour supporter tant d'épreuves ? Bien sûr, on peut penser que ce n'est qu'une enfant. On peut se dire qu'elle n'a pas conscience de tout, qu'elle n'envisage pas l'avenir, qu'elle oublie vite les mauvaises expériences passées, etc. Oui, bien sûr. Mais il n'y a pas que cela, je le sens. Thaïs ne subit pas sa maladie, elle vit sa vie. Elle se bat pour ce qu'elle peut changer, elle accepte ce qu'elle ne peut éviter. Quelle sagesse ! Quelle leçon ! Cette petite fille force mon admiration. Je ne suis pas la seule à ressentir cela. L'infirmière en sortant lui dit doucement : "A tout à l'heure Princesse Courage"..."

dimanche 30 juin 2013

Le voyage dans le passé, Stefan Zweig


Faisons une pause dans l’austenerie si vous le voulez bien. Aujourd’hui  je voudrais parler d’un livre que j’ai lu il y a déjà longtemps mais dont je n’avais pas encore pris le temps de parler… Le voyage dans le passé :


Louis, jeune homme pauvre mû par une "volonté fanatique", tombe amoureux de la femme de son riche bienfaiteur, mais il doit partir au Mexique pour une mission de confiance. La Grande Guerre éclate. Les retrouvailles du couple n'auront finalement lieu que neuf ans plus tard. Leur amour aura-t-il résisté? 



Dans ce texte bouleversant, resté inédit en français jusqu'en 2008, on retrouve le savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son art de suggérer un geste, un regard, les tourments intérieurs, les abîmes de l'inconscient.


De Zweig, j’avais seulement lu Le joueur d’échec que j’avais bien apprécié mais dont je garde finalement un souvenir vague. Une fois de plus je me suis dirigée vers une nouvelle. Là encore, je pense que je ne vais pas en garder une impression durable.

Ce n’est pas que je n’ai pas aimé mais je pense que cette histoire aurait mérité un plus long développement pour nous permettre de nous attacher réellement aux personnages. C’est ce qui m’a manqué : la force desdits personnages. L’histoire était prometteuse, potentiellement émouvante : les rendez-vous manqués ont le don de me bouleverser. J’ai d’ailleurs une petite anecdote à ce sujet : mon professeur d’espagnol de Khâgne aussi aimait particulièrement ces situations. Il nous avait donné la traduction qui n’existe pas littéralement mais qui est très belle, peut-être plus sensible que le terme français : un desencuentro (une non-rencontre, une "dé-rencontre")… C’est beau, n’est-ce pas ? 

Pour revenir au Voyage dans le passé, je trouve que cette œuvre se situe entre la nouvelle de par sa brièveté et son dénouement rapide, et le roman de par son histoire au long cours et l’attente créée autour des personnages ;  mais qu’elle n’exploite par le fait ni l’une ni l’autre des dimensions ce qui empêche d’y trouver l’étincelle. Peut-être que si Zweig avait eu le temps de la retravailler, aurait-il privilégié l’une ou l’autre voie (ce texte a été retrouvé après sa mort et publié à titre posthume) ?

D’autre part, l’écriture m’a paru, elle-même, distante. Je trouve que la plume est compliquée, tout ce qui est décrit m’est apparu comme dans le brouillard, flou, comme si les souvenirs des protagonistes n’étaient pas aussi vivaces que l’auteur voulait nous le faire croire. Cependant, on ne peut que remarquer la qualité de l’écriture au-delà de sa complexité. Peut-être n’étais-je pas assez réceptive à ce style très poétique au moment où je l'ai lu, ce qui est possible, néanmoins cela me permet d’insister sur le fait que ce livre n’a pas réussi à retenir mon attention.


Je conclurai en soulignant que d’autres avis sont beaucoup plus enthousiastes que le mien comme ici ou mais que je suis finalement restée indifférente à ce texte. Je pense que je lirai bientôt une autre œuvre de Stefan Zweig, un roman cette fois, pour peut-être, enfin, apprécier cet auteur à sa juste valeur !


♥♥♥♥♥

mercredi 5 juin 2013

Orgueil et préjugés... en deux adaptations


Après ce long article sur les romans de Jane Austen, je vous propose de rester dans la même thématique avec  un retour sur les adaptations des œuvres que j’ai visionnées à ce jour. Commençons par   Orgueil et préjugés dont j’ai vu les deux adaptations principales : la mini-série de 1995 et le film de 2005. Je ne saurais dire quelle adaptation j’ai préféré. Les deux sont très réussies !

De par le format, le texte est parfaitement respecté et mieux retranscrit dans la série. Mieux que dans le film qui  saute quelques passages.

En outre, les décors de 1995 sont particulièrement fouillés pour correspondre à la perfection à l’univers de Jane Austen. Cependant, j’ai préféré le film de ce point de vue parce que, malgré ces raccourcis et partis pris discutables, il est plus esthétique, mieux filmé et plus lumineux que ce soit en intérieur ou en décors naturels. En fait, je trouve que la série a assez mal vieillie sur ce point. Mais votre avis est peut-être différent ?

Par ailleurs, si la série permet d’approfondir les personnages et de bien exploiter l’histoire, je la trouve un peu statique tandis que le film permet de maintenir un rythme dynamique (ce n’est pas toujours heureux mais dans l’ensemble, je trouve cela réussi). Là encore, je pense qu’il s’agit d’une simple question d’époque. Chacune des œuvres a les défauts de ses qualités en réalité.

Je ne suis pas une spécialiste de l’histoire de la mode mais je trouve que les costumes se valent dans les deux adaptations. Peut-être sont-ils plus fidèles dans la série mais plus fins dans le film. Pour les coiffures, je pense aussi que la série est plus réaliste mais c’est parfois assez moche contrairement au film où elles sont assez jolies (sauf Elizabeth qui, en dehors des bals, a toujours les cheveux en pétard, c’en est désespérant).

Comme dans le roman, la grande force d’Orgueil et préjugés tient aux personnages. Alors passons au casting ! Ah le casting… Globalement, je préfère les acteurs choisis pour le film mais… il y a quelques exceptions et de taille, sinon, ce ne serait pas drôle !




Elizabeth Bennet 1995




Elizabeth Bennet  2005

Dans les deux cas, je suis mitigée… Physiquement, les deux correspondent à l’image que je me faisais de Lizzie mais leur jeu me dérange. Elles minaudent, elles ont toujours ce petit sourire moqueur, jamais franc. Ca me stresse… Jennifer Ehle (1995) a peut-être un peu plus de nuances (mais le format de la série aide il faut dire) et Keira Kightsley plus de fraicheur.




1995 Fitzwilliam Darcy 2005

Bon. Je crois qu’il n’y a pas photo. Colin Firth est M. Darcy. Alors, si Matthew Macfadyen (2005) ne démérite pas, il est terne,  moins distingué, moins Darcy. Il ne peut pas lutter. Voilà.




 Jane Bennet 1995 




  Jane Bennet 2005

Je ne peux tout simplement pas comprendre pourquoi ils ont choisi Susannah Harker (1995) pour jouer Jane. Elle est agaçante, lourde, pas assez jolie (non franchement que tout le long du film on nous dise qu’elle est plus jolie que Jennifer Ehle et que toutes les filles du village… de qui se moque-t-on ?). Non, je dis non. Tandis que Rosamund Pike est parfaite ! Douce, belle et solaire, j’aime tellement la scène où elle accepte la demande en mariage !




Lydia Bennet 1995 




Lydia Bennet 2005

J’aime autant l’une que l’autre ! Elles correspondent parfaitement au rôle, aussi insupportables l’une que l’autre ^^ Elles donnent une belle envergure au personnage !




Charles Bingley 1995



Charles Bingley 2005

Les deux acteurs sont très bons et fort sympathiques mais j’ai une préférence pour Crispin Bonham-Carter de 1995. Je trouve que dans le film, le réalisateur a rendu un Bingley fade et à l'air un peu idiot.



 

1995 George Wickham 2005

Là encore, les deux me plaisent. Adrian Lukis de 1995 a l’air plus perfide, tandis que Ruppert Friend de 2005 se rapproche davantage d’un enfant gâté. Mais finalement, ce sont deux facettes de la personnalité de Wickham qui sont bien exploitées.




Mr Collins 1995




Mr Collins 2005

David Bamber de 1995 est tellement fidèle au roman. Je ne sais pas comment ils l’ont trouvé mais difficile de faire mieux ! Il est brillant de ridicule. Tom Hollander de 2005 joue un personnage différent mais assez convainquant aussi. Certainement beaucoup plus triste.




Mr Bennet 1995



Mr Bennet 2005

J’ai beaucoup aimé l’acteur de 1995 (Benjamin Whitrow) mais Donald Sutherland du film est tellement plus émouvant ! Le réalisateur a réussi à réduire ses apparitions tout en faisant en sorte que chacune d’elle soit inoubliable : humour, tendresse, émotion ! Il en devient un de mes personnages préférés. La scène de fin est particulièrement touchante quand il accorde la main de Lizzie à Darcy.


Pour le reste du casting, je dois dire que les deux adaptations sont plutôt convaincantes même si j’ai une préférence pour celle de 2005 : une madame Bennet moins agaçante, une Georgiana plus douce (mais on dirait qu’elle sort du lit…), une Caroline Bingley plus peste, et une Charlotte Lucas plus vivante et émouvante.


Enfin, je dirais que les différents moments clés de l’histoire sont bien traités dans les deux œuvres, parfois de façon similaire, parfois différemment, mais toujours avec délicatesse et humour !


Finalement, je ne vous aide pas à choisir l’une ou l’autre des adaptations… C’est parce qu’il faut voir les deux ! 


A bientôt pour parler des adaptations de Northanger Abbey et Mansfield Park !

samedi 1 juin 2013

Trois nuances de Jane Austen


Après  Orgueil et Préjugés, j’ai continué ma découverte de Jane Austen avec Northanger Abbey puis Mansfield Park et enfin Raison et sentiments ; et je ne suis pas déçue !



Northanger Abbey, en particulier, a été un joli coup de cœur ! Ce roman est une œuvre un peu différente des autres romans que j’ai pu lire de Jane Austen. 

Catherine Morland, à 17 ans, est une héroïne en devenir.  Passionnée de romans de romans gothiques et "spécialiste" en la matière, elle est toutefois on ne peut plus naïve dans la vie quotidienne.  Lorsque les Allen, couple sans enfants, décident de l'amener à Bath pour la saison, Catherine rêve de voir sa vie d'héroïne commencer.   

Le ton à la fois ironique et bienveillant de l’auteur est unique et bien senti. Ce court roman est un prétexte pour Jane Austen qui s’amuse (et nous amuse) en caricaturant les romans gothiques. Mais, sauf erreur de ma part, on sent chez elle un petit quelque chose d’admiration pour ces romans, à travers le personnage de Catherine notamment mais pas seulement. Aussi la critique se fait elle drôle et gentille, et donc très agréable !

Par ailleurs, les ambiances créées entre la modeste demeure des Morland, l’agitation fiévreuse de Bath et la splendeur austère de Northanger apportent ce qu’il faut de variations, de rebondissements et forment un tout fort sympathique. 

Mais je pense que le charme de ce roman tient à des personnages tous plus aimables les uns que les autres ! Quoique non, en fait, certains sont détestables… Mais les gentils le sont tellement (adorables), jusqu’à la naïveté que c’en est touchant et que cela donne une intrigue « trop mignonne » ! Catherine est très attachante dans son ingénuité. On suit avec plaisir sa découverte du monde, ses aventures, ses joies et ses déboires. Henry Tilney est un personnage, s’il n’est pas aussi approfondi que d’autres personnages masculins de Jane Austen, est du moins vraiment aimable, sans part d’ombre. On ne sombre pas dans le cliché de l’homme blessé et ténébreux. Bref, pour ma part, il tient pour l’instant la première place de mon classement des héros de Jane Austen !

Certes, l’histoire n’est pas novatrice, le dénouement est prévisible… Mais quel bonheur d’accompagner Jane et ses personnages dans cette histoire !

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Plus tard, je me suis plongée dans l’univers de Mansfield Park. Je trouve remarquable la manière qu’a Jane Austen de créer des schémas si similaires dans ses différents romans et d’en faire à chaque fois pourtant un univers particulier que l’on découvre avec plaisir !

Fanny Price a été accueillie à Mansfield Park par son oncle et sa tante alors qu'elle avait 10 ans, ceux-ci souhaitant rendre service à sa mère qui, ayant fait un imprudent mariage, avait de la difficulté à faire vivre sa nombreuse famille.  Elle grandit donc auprès de ses deux cousines - Maria et Julia - et ses deux cousins - Tom et Edmund - tout en étant toujours traitée comme une parente inférieure par tous à l'exception d'Edmund.   La très vertueuse Fanny voit bientôt ses sentiments pour Edmund passer de la simple affection à l'amour mais l'arrivée à Mansfield de Miss Crawford - de laquelle s'éprendra Edmund - et de son frère viendra causer beaucoup d'émois aux habitants de Mansfield Park.

Cependant, j’ai personnellement trouvé Mansfield Park un peu en deçà de mes deux précédentes lectures. Ce roman est un peu plus long et sa lecture s’est révélée plus laborieuse. Je mets en grande partie cela sur le compte de personnages moins attachants, à la fois plus longuement et moins précisément décrits. J’ai par-dessus tout trouvé Fanny terne et presque ennuyeuse. Je n’ai commencé à lui porter de la sympathie que sur la fin du roman. Pour Edmund, ce fut l’inverse, s’il m’a charmé au début, son aveuglement et ses tergiversations m’ont agacée au fur et à mesure que l’histoire avançait. En outre, je trouve que peut-être le roman gagnerait à être quelque peu abrégé, avec moins de rebondissements qui donnent plus une impression de tourner en rond que de dynamiser l’intrigue (la mise en scène de la pièce de théâtre par exemple m’a paru lourde et peu à propos ; en fait, la volonté d’insérer une dimension de critique sociale était assez malvenue selon moi, ici).

Ceci dit, j’ai apprécié cette lecture de par l’atmosphère créée, les personnages secondaires et les « méchants » bien travaillés, et toujours pour la plume de Jane Austen, piquante et tendre à la fois !

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Enfin, j’aimerais parler de mon véritable coup de cœur : Raison et sentiments !

En amour comme en tout, rien n’a changé depuis le XIXème siècle. Si la fougueuse Marianne s’abandonne à une passion qui menace de lui brûler les ailes, la sage Elinor prend le risque de perdre l’amour à force de tempérance ? Raison et sentiments : impossible équation ? Les deux jeunes femmes devront apprendre de leurs vacillements. Pour le meilleur et pour le pire. 

C’est bien simple, j’ai tout aimé ! Je n’y pas retrouvé les quelques points négatifs qui avaient pu me gêner dans Orgueil et préjugés. 

En réalité, je ne sais pas trop comment décrire mes impressions… J’ai trouvé ce roman parfaitement mené avec des personnages emblématiques, une intrigue pleine de revirements bienvenus, une écriture fine et nuancée pour une Angleterre fascinante de la campagne sauvage à l’agitation londonienne ! 

Evidemment, l’auteur nous parle encore de jeunes filles de bonnes familles mais sans le sou et de leurs amours ; cependant, le charme opère toujours et d’autant plus dans Raisons et sentiments. Pour ma part, j’ai été particulièrement sensible à la relation entre Marianne et Elinor, par les similitudes entre leurs situations et leur manière différente d’affronter les obstacles. Je ne parviens pas à choisir mon camp définitivement entre les deux sœurs mais je crois que je me vois plus en Elinor : d'abord parce que je dessine mieux que je ne chante ^^ et puis parce que l’élu de son cœur, tout comme sa vision du bonheur me parlent davantage que ceux de  Marianne. 

De ce roman, les seuls reproches que je pourrais faire sont le manque de développement de certains personnages secondaires et une fin un peu rapide (voire beaucoup trop rapide pour Marianne). Le reste est parfait !


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Je suis triste de penser qu’il ne me reste que quelques romans de Jane Austen à découvrir… Il faudra ensuite se contenter du plaisir de la relecture !