jeudi 14 février 2013

Guillaume Musso

Oui, j’avoue, j’ai lu du Musso. Je voulais me faire mon propre avis en connaissance de cause ; parce qu’entre ceux qui le descendent plus bas que terre (parfois sans l’avoir lu) et ceux qui l’encensent sans réel  argument, je ne savais pas trop qu’en penser. Verdict en quelques mots ? Des histoires prenantes dans une langue très plate.


Layla, une petite fille de cinq ans, disparaît dans un centre commercial de Los Angeles. Ses parents, brisés, finissent par se séparer. Cinq ans plus tard, elle est retrouvée à l'endroit exact où on avait perdu sa trace. Elle est vivante, mais reste plongée dans un étrange mutisme. À la joie des retrouvailles, succèdent alors les interrogations. Où était Layla pendant cette période ? Avec qui ? Et surtout pourquoi est-elle revenue ?

J’ai eu le premier, Parce que je t’aime, dans le cadre d’un swap [merci Gummis !] J’ai été happée par l’histoire si bien que j’ai dévoré ce roman en trois petites heures ! Il faut dire que ça se lit bien, aucune complexité dans l’écriture ; ce qui n’est pas forcément négatif,  malheureusement, dans ce cas-là,  c’est aussi parce que qu’il n’y a aucune recherche dans le maniement de la plume… 

Mais on peut passer outre cette pauvreté linguistique pour saluer l’inventivité et l’originalité de l’intrigue. J’ai envie de dire que cela fonctionne ! Certains parlent de  « littérature commerciale » (mais la véritable littérature peut-elle être commerciale ? Haha, vous avez  6 heures !), je les rejoins : c’est efficace. Néanmoins, Guillaume Musso n’évite pas les clichés : l’enfance malheureuse, le self made man… Le tout se liant dans un véritable mélodrame frisant parfois le pathétique. Mais bon, on passe un très bon moment sans prise de tête !

Je dois quand même souligner que j’ai été déçue par le dénouement…  Etant donnée l’attente créée autour, je m’attendais à plus surprenant. J’avais pensé à cette hypothèse avant de l’écarter car je la trouvais trop convenue… Eh bien, j’avais vu juste, à mon grand regret… 

♥♥♥♥♥




Et si l'on nous donnait la chance de revenir en arrière ? Elliott, médecin réputé, père comblé, ne s'est jamais consolé de la disparition d'Ilena, la femme qu'il aimait, morte il y a trente ans. Un jour, par une circonstance extraordinaire, il est ramené dans le passé et rencontre le jeune homme qu'il était alors. Les années 1970 battent leur plein à San Francisco, Elliott est un jeune médecin passionné et plein d'ambition. Fera-t-il cette fois le geste décisif qui pourrait sauver Ilena ? Saura-t-il modifier son implacable destin ?

Plus tard, j’ai lu Seras-tu là ?. Là encore, j’ai été frappée par la plume sans nuance ni subtilité de Musso. Les premières pages sont un peu dures … Mais on finit par s’habituer (on s’habitue à tout, je crois) pour se laisser captiver par l’histoire. Si celle-ci comporte aussi son lot de stéréotypes (avec aussi d'énormes similitudes entre les deux romans), je l’ai malgré tout préférée à Parce que je t’aime. Et la fin ne m’a pas déçue cette fois-ci ! Les personnages sont peu fouillés, trèèès convenus mais finalement assez attachants. 

♥♥♥♥♥



[PS : mais quel est le rapport entre les textes et les couvertures des romans ???]

Conclusion : je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé. Il faut simplement savoir à quoi s’attendre, ne pas vouloir y trouver du Victor Hugo, et il y a alors possibilité d’apprécier ces petits romans plutôt divertissants !

lundi 4 février 2013

Quelques lectures

 

Après encore une longue absence, un nouvel article regroupant plusieurs chroniques :

Le Rayon vert, Jules Verne
Spellman et associés, Lisa Lutz
Véronika décide de mourir, Paulo Coelho
La voleuse de livres, Markus Zusak



Helena Campbell, jeune fille fantasque issue d’un des meilleurs clans écossais, déclare à ses oncles qu’elle n’envisagera le mariage qu’après avoir contemplé le rayon vert. Selon une vieille tradition, celui qui l’a vu «ne peut plus se tromper dans les choses des sentiments». Au cours de cette quête, elle pourra juger les qualités et les sentiments du jeune pédant Aristobulus Ursiclos ainsi que l’âme d’un jeune peintre qu’elle sauvera d’un naufrage. 
Jules Verne compose ainsi, mêlant les connaissances scientifiques de son temps aux descriptions des coutumes et des splendides paysages d’Ecosse, un de ses meilleurs romans d’amour. 

De ce que j’en ai lu, j’aime beaucoup Jules Verne, mais jusqu’au Rayon vert, je n’avais pas encore eu de coup de cœur… Ca y est !  

Ce roman sort de l’idée que l’on peut se faire de Jules Verne. Pas d’invention géniale ou de longues pages de classification scientifique, non. Il est ici question de poésie, d’amour, d’une part de magie à l’écossaise également. Si l’humour est toujours présent, si l’on voyage toujours autant et si l’aventure est toujours au cœur de l’histoire, ce roman m’a quand même donné l’impression d’un renouveau. Et c’est pour le mieux ! D’autant que la plume de Jules Verne est de grande qualité, chose que l’on remarque vraiment dans Le Rayon vert.

Ce livre n’est pas très long, je n’en ajouterai donc pas plus pour vous laisser le plaisir de la découverte si l’envie vous prenait de vous lancer dans l’aventure. Je dirai simplement que la (double) quête du rayon vert m’a beaucoup plu ; c’est frais, léger et la fin est à la hauteur !


♥♥♥♥♥






Qui pourrait résister aux Spellman, la famille la plus sérieusement fêlée de la Côte Ouest ? Certainement pas leur fille, Izzy, associée et néanmoins suspecte. Car pour ces détectives-nés, rien n'est plus excitant que d'espionner, filer, faire chanter... les autres Spellman de préférence.
Mélange détonant d'humour et de suspense, ce best-seller international (et son héroïne) a fait craquer Hollywood : vous n'êtes pas près d'oublier les Spellman ! 


Voilà un roman sympathique et divertissant mais je suis assez loin du coup de cœur. Les personnages sont carrément loufoques et, je dois dire, plutôt attachants. Ils ont un don pour se mettre dans des situations improbables ! Entre enquêtes professionnelles et espionnage familial, on s’amuse beaucoup à la lecture de ce roman. La plume et le point de vue d’Izzie servent bien cette ambiance déjantée.

Cela dit, je m’attendais à quelque chose d’encore plus drôle (au vu du commentaire de Laurence Wessinger) alors que j’ai trouvé qu’il y avait une part de tristesse due à une atmosphère pas si légère pour les personnages de cette famille haute en couleur. J’ai à la fois eu un peu de mal à entrer dans l’histoire et je me suis un peu lassée sur la fin (avant la remontée finale). Cela tourne légèrement en rond. 

Bref, une lecture agréable mais pas inoubliable. Je lirai la suite tout de même !

♥♥♥♥♥




 


A Ljubljana, où elle mène une existence sage, Veronika vit les mêmes rêves que toutes les jeunes filles du monde. Pourtant, elle n'est pas heureuse. C'est pour cette raison que, le 11 novembre 1997, elle décide de mourir. Son suicide manqué la conduit à l'hôpital psychiatrique.

Ma découverte de Paulo Coelho est sur la pente descendante : après avoir eu un coup de cœur inconditionnel pour L’Alchimiste, ma lecture de Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j’ai pleuré m’a paru terne. A nouveau, Véronika décide de mourir fut une lecture agréable mais pas transcendante. 

J’ai beaucoup aimé le début quand Véronika prend sa décision de manière tellement logique et rationnelle. J’ai aimé son pseudo geste patriotique. Le personnage de Véronika m’a bien plu. Et c’est un point très important quand  le héros vous plait, n’est-ce pas ? Par la suite, j’ai apprécié la réflexion autour de la relativité de la folie ainsi que l’importance donnée  aux différents patients de l’hôpital psychiatrique et le développement des histoires personnelles. L’histoire du roi fou conté par une des patientes est très belle !

A m’entendre, j’ai tout aimé, n’est-ce pas ? Oui mais non ! Passons aux points qui m’ont déplu[ATTENTION SPOILER]:
- L’intrusion du « personnage de Paulo Coelho » qui tombe comme un cheveu sur la soupe selon moi
- Le directeur de l’hôpital, ses méthodes et sa théorie de l’Amertume un peu étrange 
- En plus, à partir de là, j’ai su que Véronika ne mourrait pas. Bref, l’explication de sa théorie qui arrive quand même assez tôt lève tout suspens…
- Du coup, je n’ai pas aimé la fin, la fuite. J’ai trouvé ça gros, tiré par les cheveux et même pas romantique.
- Enfin, le style littéraire m’a paru assez plat.

En bref, cette lecture ne me laissera pas un souvenir impérissable mais je suis contente de l’avoir lu, j’ai passé un bon moment. J’ai dévoré ces 288 pages en quelques heures : c’est que cela reste prenant au-delà des défauts !

♥♥♥♥♥






Quand la Mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter. 
Une histoire étrange et émouvante où il est question
- dune fillette ;
- de mots ;
- d'un accordéoniste ;
- d'Allemands fanatiques ;
- d'un boxeur juif ;
- de vols


Un livre hors du commun, ça c’est certain ! Markus Zusak fait voler en éclat tous les codes narratifs classiques. En même temps quand le narrateur est la Mort en personne, comment rester conventionnel ?! L’originalité est partout ! La plume est incomparable, surprenante. C’est vraiment ce qui m’a le plus frappée dans ce roman.

Par ailleurs, le traitement de l’histoire offre un éclairage différent de ce que l’on nous raconte le plus souvent de la Seconde guerre mondiale. Nous entrons dans l’intimité de familles allemandes. J’ai vraiment eu l’impression d’être une gamine de cette rue, une voisine de Rudy par exemple. L’auteur a une facilité à évoquer et à convoquer les paysages et les personnages. Des personnages particulièrement émouvants  et intrigants ! Qui est cette fillette voleuse de livres et qui ne sait pourtant pas bien lire ? Même la Mort a envie d’en savoir plus sur son compte ! Alors elle nous entraîne dans son univers, auprès de ses amis, de ses voisins, de ses (merveilleux et courageux) parents de substitution, de "ses" livres…  

Et tout simplement, l’histoire est innovante ! Entre anecdotes et rendez-vous avec la grande Histoire, elle nous pose des questions difficiles : qu’est-ce que l’engagement ? Quel regard porter sur sa propre Nation quand on sent bien qu’elle s’aventure dans l’horreur ? Que faire ou ne pas faire ? Comment donner de l’importance à sa vie lorsqu’elle est prise dans le tourbillon de l’Histoire ? Courir ? Lire ? 

Contrairement à certains, j’ai aimé les chapitres introductifs, les pensées de la Mort. Mais c’est vrai qu’il y avait certaines longueurs sur ces 500 pages qui ont fini par me lasser quelque peu. Toutefois ce n’est heureusement pas assez important pour effacer la poésie  et l’émotion qui émanent du récit de ces quotidiens dévastés !

♥♥♥♥