mardi 6 novembre 2012

Les Félins, film de René Clément (1964)


Scénario :

Des tueurs, à la solde d’un mari américain trompé, sont à la poursuite de Marc, l’amant. Celui-ci se réfugie sur la Côte d’Azur et est embauché comme chauffeur par Barbara, une riche Américaine. Il comprend bientôt qu’il n’a pas été choisi au hasard et se trouve plongé au cœur d’une sombre machination.


Avec en rôles titres :
Alain Delon : Marc
Jane Fonda : Melinda
Lola Albright : Barbara




Aujourd'hui, pour changer un peu, voici un petit billet cinéma. Je viens de découvrir ce film pour lequel j'ai eu un vrai coup de coeur ! 

Tout d'abord, l'histoire est absolument palpitante ! L'intrigue est complexe et bien menée. C'est unthriller comme on dit de nos jours, et il est digne de ce nom. En effet, le suspens est bien présent, il y a quelques belles scènes d'actions (juste ce qu'il faut, c'est loin d'être l'overdose comme dans certains films récents) et beaucoup d'interrogations... Et puis la fin est tellement... wahou ! Une vraie douche froide, mais je n'en soufflerai pas un mot de plus !   Ah si le titre est bien choisi à plus d'un égard...




Ensuite, la réalisation du film est très soignée. La musique est belle, la photographie aboutie (bon, c'est du noir et blanc, ne vous attendez pas à des effets à couper le souffle, hein). Il y a une bonne alternance entre les scènes d'actions et les scènes plus intimistes, ainsi qu'entre les scènes d'intérieur et d'extérieur. Bref, le rythme m'a semblé idéal. On ne s'ennuie pas et on ne se lasse pas !




Bon allez, passons à l'essentiel : les personnages et le jeu des acteurs ! Tous les personnages sont intéressants, aucun n'est négligé. Marc est un jeune homme à la fois agaçant et attachant. Il est très sûr de lui, insolent, mais, je ne sais pas pourquoi, on ne lui en tient pas rigueur (il faut dire qu'il n'est pas ménagé). Barbara est mystérieuse, dangereuse... bref intéressante. Et Melinda est lumineuse, innocente en apparence, charmante. Les personnages secondaires sont bien choisis.




Enfin, les acteurs sont par-faits ! Alain Delon est tellement miiiiignoooon (hum pardon)...   Il joue vraiment très bien et incarne un Marc résolument séduisant et non dénué d'humour. Jane Fonda est très belle, ravissante et joue on ne peut mieux l'ingénue pas si naïve qu'elle en a l'air. Soulignons qu'elle joue directement en français (sans doublage) ce qui est une jolie performance. Remarque qui s'applique également à sa partenaire Lola Albright qui est, elle aussi, formidable dans son rôle. Ces trois acteurs apportent, sans conteste, un charme infini à ce film ! 

Vraiment un très bon film, très moderne pour l'époque, et passionnant ! A voir !


♥♥♥♥♥



lundi 5 novembre 2012

La vie est belle, scénario de Roberto Benigni et Vicenzo Cerami




Guido rencontre et séduit sa future femme, Dora. Des années plus tard, il en a un petit garçon prénommé Giosué et, en tant que Juifs, ils sont déportés vers un camp de concentration allemand réel mais indéfini sans référence précise. Là, il fait croire à son fils que les occupations du camp allemand sont en réalité un jeu, dont le but serait de gagner un char d'assaut, un vrai.




Après la légèreté de Mange, prie, aime, on plonge sans transition dans l'enfer nazi... Enfin, sans transition, pas tant que cela ! Je m'attendais à une lecture rude, difficile, noire, bouleversante... Alors oui, ce livre (ou cette fable) est bouleversant, mais noir, certainement pas ! Au contraire, il est lumineux, solaire, tellement rempli d'espoir !

Dans les détails, j'ai été un peu désarçonnée par le commencement qui est à mille lieues de ce qui va suivre mais j'ai fini par me laisser charmer par l'histoire de Dora et Guido. Si bien que lorsque tout ce bonheur se brise, c'est encore plus cruel à supporter.

Bon que peut-on dire sinon que le geste de ce père de famille au coeur de l'horreur est l'un des plus beaux messages d'espoir et d'amour qui puisse exister ? Et voilà comment nous est livrée de l'émotion à l'état brut ! Le plus beau ? C'est que le tout est plein d'humour et de surprise. 

Alors, un coup de coeur ? Presque. Mais cela reste un scénario. Ce n'est pas un roman, tout va très vite, il n'y a pas de description. On sent bien que les images manquent. Dooonnc, il faut que je vois le film au plus vite... mais comme je sais d'avance que ce sera un film qui va me retourner, je repousse sans cesse le visionnage.

Bref, voyez-le, lisez-le, mais surtout ne passez pas à côté de ce chef d'oeuvre car c'est une formidable leçon de vie !






Le point de vue de Roberto Benigni :

Et, direz-vous, pourquoi faire rire d'une chose aussi tragique, de la plus grande horreur du siècle ? Mais parce que c'est une histoire dédramatisée, un film dédramatisé. Parce que la vie est belle, et que le germe de l'espoir se niche jusque dans l'horreur ; il y a quelque chose qui résiste à tout, à quelque destruction que ce soit.

Le rire nous sauve ; voir l'autre côté des choses, le côté surréel, amusant, ou parvenir à l'imaginer, nous empêche de nous briser, d'être emportés comme des fétus, nous aide à résister pour réussir à passer la nuit, même lorsqu'elle paraît longue.

Et l'on peut, après tout, faire rire sans blesser personne : il existe toute une tradition d'humour juif particulièrement téméraire à cet égard.



♥♥♥♥


dimanche 4 novembre 2012

Mange, prie, aime, Elizabeth Gilbert



A trente et un ans, Elizabeth possède tout ce qu’une femme peut souhaiter : un mari dévoué, une belle maison, une carrière prometteuse. Pourtant, elle est rongée par l’angoisse et le doute.

Un divorce, une dépression et une liaison désastreuse la laissent encore plus désemparée. Elle décide alors de tout plaquer pour partir seule à travers le monde !

En Italie, elle goûte aux délices de la dolce vita et prend les « douze kilos les plus heureux de sa vie » ; en Inde, ashram et rigueur ascétique l’aident à discipliner son esprit et, en Indonésie, elle cherche à réconcilier son corps et son âme pour trouver cet équilibre qu’on appelle le bonheur…




J'avais vu le film il y a de cela quelques années et, à mon sens, il ne mérite pas qu'on s'y attarde bien longtemps car il ne fait pas honneur au récit qui a autrement plus à offrir (même si bon les images de cet article en sont issues) ! 

J'ai pris un grand plaisir à lire ce témoignage de bout en bout malgré les quelques 500 pages de pérégrinations intérieures. Et Dieu sait pourtant que je n'apprécie guère les autobiographies ! Mais là le charme a opéré : Elizabeth Gilbert a beau parler d'elle même, faire son introspection, elle a réussi à me captiver. Ce n'est pas spécialement parce que je me suis identifiée à elle, ce n'est pas non plus du voyeurisme ; ce fut plus comme une expérience de partage, d'empathie (cf. L'âge de l'empathie de Frans de Waal). 




Alors à quoi tient cette réussite ? 

1°Un joli titre, une belle couverture et une plume sympathique

J'ai trouvé le titre et la couverture à l'image de l'ambiance du livre : plein de fraîcheur, de douceur et de sensibilité. Alors certes, le début de l'aventure est assez sombre mais il est nécessaire de poser ce cadre pour apprécier la suite du voyage. Et je garde davantage cette impression de luminosité que de souvenirs de la déprime de Liz. 

En outre, le style d'Elizabeth Gilbert est agréable, bien tourné, avec quelques très jolies formulations de temps à autre. Il est parfaitement adapté à ce récit sur 500 pages, je trouve !

2°Un concept original et trois destinations de rêve !

Déjà il faut souligner la structure originale et bien pensée du témoignage : dans la religion hindouiste, il existe une sorte de chapelet, le japa mala, qui est un collier de 108 perles pour aider à la méditation. Or 108=36x3, et Liz a 36 ans au moment de partir, elle qui va suivre un périple dans 3 pays différents. Elle a donc tout naturellement choisi de découper son témoignage en 3 parties de 36 chapitres chacunes pour arriver à ses 108 "perles" ! Bref, on sent le projet équilibré. J'ai apprécié que les trois parties soient de même longueur.

La partie italienne est marquée par l'humour, la partie indienne par la spiritualité et la partie indonésienne est une bouffée d'oxygène ! Les trois parties sont importantes pour la reconstruction de Liz. Personnellement j'ai préféré l'Inde et son ashram et j'ai moins aimé l'Indonésie où cela devient un peu trop facile, un peu trop gentillet. Mais bon, cela reste bien agréable. En tout cas, ce témoignage donne une folle envie de partir, de mettre sa vie en stand-by pour faire le tour du monde, pour se trouver soi-même, se recentrer sur l'essentiel et découvrir d'autres cultures ! 





3°Une grande simplicité et une impression d'authenticité

Si on se sent si concerné par ce récit, je pense que cela vient aussi du fait que Liz nous en parle comme elle en parlerait à des amis : son témoignage regorge d'anecdotes qu'elles soient amusantes, surprenantes, tristes, délicates, etc. Cela donne une impression de proximité, on s'y croirait ! 

Pour conclure, je dois dire que si j'ai été séduite, les avis sont en fait assez partagés sur ce livre. Mais je le répète, ce fut pour moi une merveilleuse petite découverte, un petit coup de coeur et j'ai très envie de partir un an moi aussi... bon ok, je vais me contenter pour l'instant de découvrir la "suite" du voyage avec Mes alliances !



♥♥♥♥♥