mardi 10 juillet 2012

La peau de chagrin, Honoré de Balzac et adaptation d'Alain Berliner


Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe... et regardez cette Peau de Chagrin... Puisque vous êtes un orientaliste... peut-être lirez-vous cette sentence... 


Si tu me possèdes, tu posséderas tout. 
Mais ta vie m'appartiendra. Dieu l'a 
voulu ainsi. Désire, et tes désirs 
seront accomplis. Mais règle 
tes souhaits sur ta vie. 
Elle est là. A chaque 
vouloir je décroîtrai 
comme tes jours.
Me veux-tu ?



Un véritable coup de cœur inattendu ! Depuis longtemps je me disais que l'intrigue avait l'air fascinante et que je devrais le lire. Mais pourquoi ai-je tant attendu ?

Ce roman, c'est de la magie à l'état pur ! J'ai été envoûtée, subjuguée du début à la fin ; et de me poser mille questions métaphysiques tout du long !  Je n'ai pas arrêté de me demander comment je réagirais à la place de Raphaël : sacrifier ma vie au prix de mes rêves ou économiser mes forces quitte à vivre moins intensément ? Nos désirs souvent triviaux en valent-ils la peine ? Mais à quoi bon vivre sans envie ?
J'ai tout aimé : l'intrigue est un trait de génie tellement original pour l'époque ; les personnages sont très étudiés, extrêmement attachants. Je crois que je suis tombée amoureuse de Raphaël de Valentin, Rastignac m'a fait mourir de rire, Pauline est adorable, Foedora est hypnotisante... c'est parfait ! L'écriture de Balzac, en outre, est un véritable enchantement. Ses descriptions sont excellentes bien que parfois un peu longues. L'histoire d'amour est belle et tout en subtilité.




J'ai été tenue en haleine jusqu'à la dernière ligne ! Je ressentais tellement fort la joie, puis le désespoir, la folie, le doute, les craintes de Raphaël que j'ai bien cru faire une crise cardiaque à plusieurs reprises (comment ça j'exagère ? ) ! Et cette ambiance onirique et romantique au sens premier du terme est sans pareille ! La fin m'a convaincue bien qu'ayant regardé le téléfilm d'Alain Berliner dans la foulée, j'ai préféré cette version remaniée. 

Enfin, je crois que vous l'aurez compris : je ne trouve pas un seul défaut à cette histoire magnifique... Lisez-le ! Vraiment.



Citations :


Chaque suicide est un poème sublime de mélancolie.


Il pensa tout à coup que la possession du pouvoir, quelque immense qu'il pût être, ne donnait pas la science de s'en servir.



Le bonheur engloutit nos forces, comme le malheur éteint nos vertus.



Le monde lui appartenait, il pouvait tout et ne voulait plus rien. Comme un voyageur au milieu du désert, il avait un peu d'eau pour la soif et devait mesurer sa vie au nombre des gorgées. Il voyait ce que chaque désir devait lui coûter de jours.




Le téléfilm d'Alain Berliner




J'étais tellement sous le charme de La Peau de chagrin que j'ai cherché une adaptation à voir le plus vite possible. J'ai trouvé ce téléfilm qui est, selon moi, un petit bijou ! Une formidable adaptation en tout cas : fidèle, qui met bien en valeur les qualités de l'oeuvre originale. Le réalisateur parvient à s'abstraire juste ce qu'il faut du roman pour que l'histoire en soit magnifiée.



Les émotions sont rendues à la perfection : on rit, on tremble d'excitation ou de peur, on pleure... Les acteurs sont très bons et très bien choisis. L'atmosphère du roman est parfaitement transposée. Je crois que j'ai encore préféré le film au roman, il en a gommé les longueurs et en a rehaussé la qualité !

Bref, j'ai été vraiment enthousiasmée par cette adaptation malheureusement difficile à trouver (je l'ai regardée sur Dailymotion dans une qualité assez médiocre) et indisponible en DVD...

♥♥♥♥♥



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