jeudi 1 mars 2012

Journal d'Hirondelle, Amélie Nothomb


"J'avais besoin de mon assassinat quotidien comme d'autres de leur tablette de chocolat noir."

Le héros n'a pas de nom. Ou plutôt pas d'identité fixe. Il change de nom et de vie comme on change de chemise. Coursier à Paris, il se fait passer pour un certain Urbain, tueur à gages insensible qui retrouve le plaisir des sens et du sexe par le meurtre. Puis il devient Innocent... Mais on ne change pas de vie si facilement. Le passé n'a jamais dit son dernier mot. Surtout lorsqu'il a le visage d'une adolescente fraîchement assassinée et dont le seul testament est un étrange journal intime. Comment ressusciter les sensations après s'être coupé des sentiments ?

"C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou."

 
Soyons clair, je n'ai pas aimé. Trop cru, trop brutal. Aucune poésie. J'ai trouvé ce court roman sans âme, hygiénique. C'est comme si Amélie Nothomb disséquait un mort au scalpel sans aucun respect pour sa personne morale.

Cela dit, il y a un talent certain. Des phrases percutantes, des réflexions intéressantes. L'intrigue est assez prenante, je l'ai lu en une matinée sans interruption (bon, précisons qu'il n'y a que 90 pages).

Mais on ne va pas au bout des choses et tout est trop froid.  Des passages, notamment sur la fin, auraient pu être émouvants mais on est tellement vacciné contre les émotions dans ce roman que l'on ne ressent plus rien, comme le héros, juste une vague idée de ce que l'on devrait ressentir si nous en étions encore capables.

Je sais que c'est sans doute l'effet recherché mais ça ne me plait pas. Je ne lis pas pour être blasée, merci. Je crois savoir que l'univers d'Amélie Nothomb est toujours plus ou moins semblable à cela : à un labo d'étude avec des personnages névrosés et loin de toute chaleur humaine. C'est le premier livre de cet auteur que je lis et, pour l'instant, je n'ai pas envie de me replonger dans son univers.

♥♥♥♥♥



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